Octave Funeste by Valérie Hoinard

Octave Funeste by Valérie Hoinard

Auteur:Valérie Hoinard
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Valérie Hoinard
Publié: 2023-02-20T00:00:00+00:00


Chapitre 4

La roulotte disparaît à son tour lorsque je pose le premier pied sur la terre sèche et poussiéreuse.

Une brume épaisse envahit soudain la campagne.

Je ne sais plus où je suis. Une profonde sensation de froid m’enveloppe, mes muscles se crispent. Je me mets à grelotter et claquer des dents.

Des larmes s’échappent de mes yeux alors que le brouillard me brûle les rétines. Il n’est pas naturel, quelque chose de corrosif le compose.

Je plisse les yeux, me les frotte plusieurs fois pour dissiper la douleur, cependant celle-ci perdure.

Pourtant, tout s’évanouit en un instant. Ma sensation d’inconfort disparaît aussi vite qu’elle est apparue, tout comme celle de froid.

Mon corps se détend légèrement et je rouvre les paupières.

La brume s’évanouit progressivement, dévoilant un nouveau décor.

Je me fige. Le dompteur n’est plus à mes côtés.

Je fais volte-face et balaye les lieux de mon regard angoissé à sa recherche. Il n’est plus là... Mais j’y pense, où est-ce « là » ?

J’observe avec appréhension l’endroit plongé dans la pénombre et le silence. Me voici maintenant en haut d’une colline déserte. Un petit chemin descend vers ce qui ressemble à une fête foraine endormie. Un soupir de soulagement sort de ma gorge. Mon angoisse retombe. Je suis seule.

Ne sachant pas trop quoi faire d’autre, j’emprunte le sentier et décide de déambuler dans les allées fantômes.

Un magnifique manège de chevaux de bois se dresse sur la droite, massif, imposant, effrayant. Le vent s’engouffre à l’intérieur et un grincement s’élève du mécanisme archaïque. Je détourne les yeux vers la gauche. Un nouveau carrousel, plus petit que le premier et en piteux état, s’effondre sur lui-même. Il semble avoir traversé les âges et les époques. La peinture des félins carnivores qui l’ornent est effacée. On ne peut à présent que distinguer la silhouette des tigres et de ce qui ressemble à des lions.

Je me promène au milieu de ce décor au silence de mort. Aucune pensée ne me vient à l’esprit, aucune envie ni souvenir, je me promène, c’est tout.

Un bruit sourd me fait faire volte-face. Le second manège vient de s’écrouler dans un immense fracas. Un vaste nuage de poussière s’en échappe et m’atteint. Elle me brûle la gorge et me pique les yeux que je ferme douloureusement.

Je me mets également à tousser pour expulser cette cendre grisâtre qui pénètre à présent mes poumons.

Des rires mécaniques s’élèvent subitement des ténèbres. Je me redresse et observe une étrange boîte rougeâtre qui ressemble à une cabine téléphonique. Une lumière d’un jaune vif éclatant et de la musique de fête foraine en sortent tels des fantômes du passé. Je me rapproche fébrilement, à la recherche de la personne qui vient très certainement d’allumer le mécanisme.

Personne.

Je me retrouve alors seule face à une tête de clown, au sourire effrayant, posée sur un accordéon en papier. Elle se penche vers moi, avant de repartir vers l’arrière, toujours au milieu des rires démoniaques sortant de la boîte métallique qui l’emprisonne.

— Mais c’est ici que tu te caches ?

Je me retourne d’un bond. Un homme au costume bariolé, ne ressemblant à rien que je ne connaisse, se tient derrière moi.



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